1. Quel est le rôle de la Direction Juridique du Groupe BIR ?
Mylène TERDJMAN : « La Direction Juridique pilote l’ensemble des problématiques juridiques liées à l’activité des sociétés du Groupe. Son rôle est d’assurer la sécurité juridique du Groupe en veillant au respect de la législation et à la bonne application des clauses contractuelles par nos partenaires. Notre rôle est également de répondre aux différentes sollicitations des directeurs et opérationnels du groupe. »
2. Quelles sont vos principales zones d'expertise en matière de support juridique ?
Mylène TERDJMAN : « Nos domaines d’expertises sont nombreux :
· Le droit des sociétés permettant la gestion de la vie des sociétés, leur restructuration, mais également l’accompagnement des projets de croissance externe.
· Le droit social garantit l'exécution des contrats de travail, sécurise les modes de rupture, assure le respect des lois sur les institutions représentatives du personnel et veille à la conformité du droit disciplinaire.
· Le droit des contrats incluant le volet marchés publics, marchés privés, la sous-traitance et la co-traitance.
· Le droit des assurances, indispensable aux activités des filiales du Groupe BIR, afin d’assurer la couverture des risques liés à leurs activités et d’offrir un soutien lors d'expertises amiables ou judiciaires.
De manière générale, nous intervenons dans tous les domaines du droit, impossible à citer de manière exhaustive.
En tant que Directrice Juridique, je pilote également l’ensemble des contentieux du Groupe devant les juridictions civiles, prud’homales, commerciales et pénales. »
3. Comment contribue la Direction Juridique à la mission et aux objectifs du Groupe ?
Mylène TERDJMAN : « La Direction Juridique est un véritable Business Partner qui doit conseiller au plus près la Direction Générale dans le développement de ses activités mais également accompagner les Directeurs Généraux des filiales, les services commerciaux et les managers dans la contractualisation des affaires et dans la conduite des chantiers.
La compétence juridique utilisée dès la phase amont de prise d’affaires, permet de disposer d’un outil fondamental dans la protection des intérêts du groupe vis-à-vis de nos partenaires, clients ou fournisseurs. Ainsi les conseils apportés, tant en rédaction contractuelle qu’en gestion du risque contribuent au bon déroulement de nos marchés.
4. Quels sont vos interlocuteurs privilégiés en interne et en externe ?
Mylène TERDJMAN : « En interne, je suis en interaction constante avec les autres directions supports du Groupe, notamment, la Direction Financière, la Direction RH, les actionnaires, la Direction Générale et l’ensemble des directions des filiales. En externe, mes interlocuteurs sont principalement les avocats, les administrations (notamment du travail), mais également les assureurs, les commissaires aux comptes, les notaires, les huissiers de justice (nouvellement renommés : commissaires de justice !) et certains prestataires. »
Ludovic GUYET : « En tant que Juriste mes interlocuteurs internes sont légèrement différents : Direction Générale des filiales, Directeurs d’Exploitation, Responsables d’Affaires et Conducteurs de Travaux. En externe, j’échange essentiellement avec : assureur, avocat, experts construction, services financiers, achats ou juridiques de nos clients, notaires, commissaire de justice (huissier), service de police, juge et administrations déconcentrées. »
5. Quels aspects de votre travail trouvez-vous particulièrement enrichissants / intéressants ?
Mylène TERDJMAN : « Ce métier, riche en diversité, offre chaque jour des défis stimulants et des sujets variés. Ce métier exige de savoir gérer les priorités tout en conservant une réactivité indispensable pour répondre efficacement aux besoins, souvent urgents, de nos clients internes. En tant que Juriste, la curiosité intellectuelle et l'ouverture sur l'environnement économique et technique est indispensable pour appréhender un dossier dans toute ses dimensions. Je trouve également particulièrement intéressant, le partage de l'expertise juridique avec les collaborateurs du Groupe à travers l’organisme de formation interne La Passerelle. Les différents modules de formation juridiques : gestion contractuelle, droit social, délégations de pouvoirs, permettent une transmission des compétences en rendant la matière attractive et accessible, et elles permettent des échanges précieux avec les opérationnels. »
Ludovic GUYET : « Lorsque je suis sollicité le plus en amont possible d’un projet ou d’une affaire, cela me permet d’identifier les risques présents dans les pièces contractuelles fournies par les clients, risques qui peuvent être techniques ou financiers et qui peuvent avoir des conséquences juridiques insoupçonnées. Ce qui est enrichissant dans ma fonction, c’est de rechercher des solutions aux problèmes et non pas des problèmes aux solutions. Cela nécessite également une polyvalence pour aborder la diversité des sujets liés aux diverses activités du Groupe. J'adapte mon discours juridique à mes interlocuteurs, qu'ils soient conducteurs de travaux, responsables d'affaires récemment diplômés ou avec une longue expérience, chefs de service, ou même directeurs. »
6. Qu'est-ce qui vous motive / vous challenge le plus dans votre métier ?
Mylène TERDJMAN : « Je suis motivée par la créativité et le pragmatisme dont il faut faire preuve pour répondre aux besoins et problématiques du client interne en sachant apporter des solutions sur mesure et innovantes. Le plus gros challenge est de positionner la fonction juridique comme un conseil en amont de la stratégie de développement du Groupe et pas uniquement comme un conseil pour sa mise en œuvre. »
Ludovic GUYET : « Je ne perds pas de vue que je suis une fonction support au service des opérationnels pour répondre aux questions ou problématiques qui me sont soumises. Mon objectif est également d’être force de proposition dans une logique d’affaires tout en prenant de la hauteur et en veillant au respect des lois et de la réglementation. Je pense qu’il est indispensable de connaître le métier des interlocuteurs que l’on accompagne, leur quotidien et les termes techniques attachés à leur activité. En effet, étant curieux de nature et intéressé par la technique en général, gagner la confiance de mes interlocuteurs en faisant preuve d’empathie pour leur apporter le servie juridique attendu est une source d’accomplissement professionnel. »
7. A contrario, quels problématiques rencontrez-vous ?
Mylène TERDJMAN : « Dans le prolongement de mes propos sur ma motivation à exercer ce métier, se situe une problématique souvent rencontrée par les juristes : casser l’image du juriste qui ne veut prendre aucun risque et qui dit non à tout ! La Direction Juridique ne doit jamais être celle qui empêche d’entreprendre ou de développer. Elle doit bien au contraire accompagner, conseiller et mesurer les risques. Risques qui seront pris ou non, en connaissance de cause. »
Ludovic GUYET : « Sans aborder les "problématiques", je dois souligner que j’ai besoin de plus de retour sur mes actions, car il arrive que je ne reçoive pas de feedback de la part de mes interlocuteurs sur les résultats ou décisions découlant de mon intervention ou contribution, souvent sollicitées dans des délais serrés. C'est pourquoi je tiens particulièrement à maintenir un contact régulier avec les filiales, car ce lien social est essentiel pour moi. Il me permet de recueillir les informations nécessaires pour suivre les affaires de manière approfondie. »
8. Comment assurez-vous la mise à jour des compétences de votre équipe face aux évolutions législatives ?
Mylène TERDJMAN : « Un bon juriste est avant tout un bon technicien qui doit connaître et interpréter le droit. C’est donc un métier qui exige de se former et de se tenir informé. Dans cette optique, nous bénéficions d’outils de veille législatives et réglementaires en ligne : revues judiciaires, recueil de jurisprudences et nous nous formons régulièrement sur nos domaines d’expertises. »
9. Comment gérez-vous les feedbacks et mesurez-vous la satisfaction de vos clients ?
Mylène TERDJMAN : « En tant que fonction support la satisfaction du client tant interne qu’externe, doit être au centre de nos préoccupations. Nous devons être particulièrement attentifs aux besoins et feedback exprimés qui, à notre sens, se mesurent dans leur capacité à nous faire confiance en nous sollicitant à nouveau et dès que nécessaire.
Ludovic GUYET : « Comme souligné par Mylène, avec une équipe juridique actuellement composée de deux juristes, nous adoptons la perspective qu'un client satisfait est un client qui revient ! Nous remarquons de plus en plus que nos interlocuteurs savent comment nous contacter lorsqu'ils ont besoin de nos services, ce qui est très valorisant. La mise en place de la formation "gestion contractuelle" au cours du deuxième semestre 2022 grâce à La Passerelle, a été un formidable vecteur pour nous faire connaître auprès des différentes filiales et de présenter notre "offre de service", qui commence désormais à être reconnue au sein du Groupe. »
10. Comment envisagez-vous l'évolution du support juridique dans les années à venir ?
Mylène TERDJMAN : A l’heure où le Groupe BIR a l’ambition de proposer une offre globale pour satisfaire les besoins de ses clients publics ou privés, qui demandent de plus en plus des projets clés en mains, la Direction juridique devra être sollicitée, le plus en amont possible sur les projets du Groupe.
Dans les années à venir, la fonction juridique devra également innover davantage en adoptant des outils numériques. La digitalisation du secteur juridique est en plein essor, et les nouvelles technologies peuvent contribuer à libérer du temps en simplifiant l'exécution des tâches à faible valeur ajoutée.
Dans un contexte économique et social de plus en plus judiciarisé, marqué par une réglementation foisonnante, la fonction juridique sera de plus en plus sollicitée. Ainsi, la Direction Juridique du Groupe devra s'adapter et renforcer ses effectifs en harmonie avec la croissance externe et organique du Groupe.
